La pire récolte de sucre de Cuba depuis plus d’un siècle, un nouveau coup dur pour une économie en difficulté
LA HAVANE, 25 Mai Cette récolte 2021-2022 n’a atteint que 52 % de l’objectif pour la saison, selon Granma, soit environ 474 000 tonnes. Cela représente près de la moitié de la récolte de 800 000 tonnes de l’année dernière, qui était déjà la pire depuis 1908.
Le rapport, qui cite un porte-parole d’Azcuba, la société sucrière publique, impute le manque à gagner principalement à un manque d’intrants, notamment d’oxygène pour la production de sucre, d’engrais, de pesticides, de carburant et de pièces de rechange pour les machines de l’usine.
« Le facteur financier a été parmi les plus influents dans les résultats de la récolte, exacerbé par l’intensification du blocus économique, commercial et financier du gouvernement américain contre l’île », indique le rapport de Granma.
Selon le rapport, seuls 37 % des herbicides et pesticides nécessaires étaient disponibles pour être utilisés cette saison.
Le porte-parole a également fait état de problèmes liés à « l’administration, la main-d’œuvre et la discipline technologique », selon le rapport, qui, selon lui, ne sont toujours pas résolus.
Le sucre a longtemps été un point d’orgueil pour Cuba, essentiel à la production de son rhum emblématique et une source clé de devises étrangères et d’emplois dans l’intérieur agraire pauvre de l’île.
Le ministre de l’économie Alejandro Gil a déclaré en décembre que Cuba prévoyait de produire 911 000 tonnes cette année, dont 500 000 tonnes destinées à la consommation intérieure et le reste à l’exportation.
Granma a noté que malgré la forte baisse de la production, la compagnie sucrière d’État avait garanti suffisamment de sucre brut pour fournir aux Cubains leur ration mensuelle, fournie par l’État, jusqu’à la fin de 2022.
Cuba avait également prévu de vendre 400 000 tonnes à la Chine, dans le cadre d’un accord permanent avec Pékin. Le rapport ne précise pas ce qu’il est advenu de cet accord.
