Les États-Unis interdisent les voyages de groupe à Cuba

Les États-Unis interdisent les voyages de groupe à Cuba

LA HAVANE, 4 Juin (AFP) Les États-Unis ont imposé mardi de nouvelles sanctions contre Cuba en interdisant les voyages de groupes, un secteur essentiel pour l’économie cubaine et le principal moyen pour les citoyens américains de se rendre dans l’île.

Washington, qui accuse La Havane de jouer un «rôle déstabilisateur» en Amérique latine, a également interdit l’exportation de bateaux et d’avions, selon un communiqué du ministère du Trésor.

«Ces actes aideront à garder les dollars américains hors de portée de l’armée, des services de renseignement et de sécurité cubains», a expliqué dans un communiqué le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin.

Ces mesures s’attaquent au secteur du tourisme, déjà visé par de précédentes sanctions, alors que le nombre de touristes américains dans l’île a presque doublé entre janvier et avril par rapport à la même période en 2018.

En théorie, les touristes américains ont interdiction de se rendre à Cuba. Seuls sont autorisés des déplacements en relation avec la culture et l’éducation, selon des catégories spécifiques définies par Washington.

L’interdiction d’exportation concerne les bateaux de croisière et personnels ainsi que les avions privés et commerciaux.

«Cuba reste communiste et les États-Unis, sous les précédentes administrations, ont fait trop de concessions à l’un de nos adversaires historiques les plus agressifs», a indiqué le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, dans un communiqué séparé.

Le démocrate Barack Obama avait initié fin 2014 un réchauffement historique, auquel Donald Trump a mis fin en renforçant l’embargo en vigueur depuis 1962.

Les États-Unis, qui accusent les autorités cubaines de soutenir les régimes de Nicolas Maduro au Venezuela et de Daniel Ortega au Nicaragua, ont ajouté en avril plusieurs sociétés cubaines sur leur liste noire d’entreprises qui ne peuvent pas bénéficier de transactions financières américaines directes, dont Gaviota, branche de l’armée cubaine dédiée au tourisme.

Par ailleurs, les États-Unis ont activé début mai le chapitre III de la loi Helms-Burton qui permet aux exilés cubains de poursuivre devant les tribunaux fédéraux américains les entreprises qui ont réalisé des gains grâce à des sociétés nationalisées après la révolution cubaine de 1959.

Cette mesure était suspendue depuis plus de deux décennies par les présidents américains, démocrates comme républicains.

Les autorités cubaines avaient alors accusé les États-Unis de vouloir «asphyxier l’économie» de l’île» et «punir le peuple cubain dans son ensemble».