Le gouvernement cubain tente de pallier les pénuries alimentaires

Le gouvernement cubain tente de pallier les pénuries alimentaires

LA HAVANE, 30 Juillet (AFP) Les autorités cubaines ont annoncé jeudi la vente de denrées supplémentaires dans les paniers alimentaires subventionnés par l’État,

ainsi que la distribution gratuite de produits provenant de dons d’autres pays, près de trois semaines après les manifestations qui ont secoué l’île.

«Augmenter l’offre en aliments est une priorité pour le gouvernement qui va distribuer chaque mois trois livres de riz supplémentaires à chaque personne», a écrit le ministère du Commerce sur son compte Twitter. Ces trois livres s’ajoutent aux sept (460g) déjà vendus à chaque Cubain de façon mensuelle.

Cette mesure, «permise par les revenus obtenus par les ventes» en devises étrangères, «prendra effet dès le mois d’août et sera garantie jusqu’en décembre», a également annoncé le ministère.

La ministre du Commerce, Betsy Diaz, a expliqué que le gouvernement pouvait garantir l’approvisionnement de ces aliments grâce aux magasins MLC (Monnaies librement convertibles), commerces dans lesquels les produits sont vendus exclusivement en devises étrangères.

Le gouvernement avait décidé en juillet 2020 de créer ces marchés spécifiques pour récupérer des devises, mais ils ont aussi créé des inégalités au sein d’une population habituée à un certain égalitarisme, alimentant la colère de la rue.

Les pénuries alimentaires causées par la crise économique et les conséquences de la pandémie de COVID-19 ont été les moteurs des manifestations inédites des 11 et 12 juillet qui ont fait un mort, plusieurs dizaines de blessés et conduit à des centaines d’arrestations.

Le panier alimentaire mensuel, qui se vend grâce à un petit carnet distribué par le gouvernement à chaque Cubain vivant sur l’île, est composé de plusieurs aliments de base tels que du riz, de l’huile, du sucre, du sel, des pâtes, du poulet, des oeufs, etc.

Les Cubains expliquent qu’ils n’arrivent pas à vivre grâce aux denrées prévues par le carnet, mais ils reconnaissent que la situation est rendue plus difficile sans un tel carnet, en raison du peu d’aliments disponibles en vente libre, surtout depuis le début de la pandémie.

Mme Diaz a également indiqué que les dons des autres pays seront distribués sous forme de paquets, à raison d’un par famille, de manière progressive et gratuite.