Cuba ouvre son économie au secteur privé

Cuba ouvre son économie au secteur privé

LA HAVANE, 15 Feb. RFI) Le gouvernement cubain semble  désormais voir dans le secteur privé une solution à la crise sans toutefois prononcer le terme de « secteur privé ».

Le mot ne fait pas encore parti du vocabulaire officiel cubain. Mais effectivement le gouvernement change de stratégie pour les travailleurs à leur compte. Auparavant les entrepreneurs du secteur non-étatique pouvaient exercer une activité qui entrait dans une liste de seulement 127 métiers.

Une révolution économique

Désormais c’est l’inverse tout est autorisé, sauf quelques corps de métier dans certains secteurs, comme la médecine, la défense ou l’industrie minière, des interdictions au nombre de 124. Et ce changement de philosophie a provoqué une vague de réjouissance.

Il faut dire qu’entreprendre à Cuba jusqu’à aujourd’hui relevait presque du parcours du combattant. Entraves administratives et paiement de l’impôt, le gouvernement assure que tout sera désormais simplifier et surtout que les entrepreneurs ont presque champ libre pour développer leur créativité, c’est en tout cas le message du gouvernement.

Les premières réactions sont enthousiastes, sauf pour la presse indépendante, les galeristes, les architectes et certains travailleurs du tourisme parce qu’ils sont dans la liste des activités interdites à l’exercice privé. Jusqu’à présent, ils étaient dans un flou juridique. Ces activités deviennent illégales, sauf à travailler pour l’État.

Mais la publication de cette liste n’est encore pas définitive car effectivement il y a quelques paradoxes, que les architectes et les guides touristes ont soulevé, et tentent de faire changer.

Un message envoyé à l’administration américaine

Cuba n’a plus le choix : une grande réforme de l’économie a été entamé en ce début d’année et de nombreux entreprises d’État pourraient être amenées à disparaître du fait de l’unification monétaire et du taux de change.

Beaucoup de travailleurs du secteur étatique pourraient donc se retrouver au chômage. Favoriser l’émergence du secteur privé, c’est donc aussi plus de possibilités d’emploi.

Il s’agit d’un signal fort à l’heure où les États-Unis et le président Joe Biden se disent prêts à changer de politique vis-à-vis de Cuba. On se souvient qu’à l’époque du rapprochement historique entre Barack Obama et Raul Castro, les entrepreneurs cubains avaient connu un véritable âge d’or.

Car les Américains et surtout les Cubano-Américains sont prêts à investir et aider au développement du secteur privé sur l’île.