Brésil: des médecins cubains réembauchés pour faire face au coronavirus

LA HAVANE, 20 mai (AFP) Le gouvernement brésilien a réembauché plus de 150 médecins cubains pour renforcer des services de santé saturés par le coronavirus, un an et demi après le rappel dans leur pays en raison de vives critiques du président d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Ces médecins, qui avaient décidé de rester au Brésil quand la plupart de leurs collègues étaient retournés à Cuba fin 2018, ont reçu de nouveau le droit d’exercer du ministère de la Santé et leurs noms ont été publiés tard lundi au Journal Officiel.

Dans le cadre du programme « Mais médicos » (plus de médecins), mis en place en 2013, sous la présidence de Dilma Rousseff (gauche), plus de 8000 médecins cubains avaient été envoyés au Brésil pour travailler dans des dispensaires ou hôpitaux publics, notamment dans des zones défavorisées.

Mais ce programme a été très critiqué par le président Bolsonaro durant sa campagne électorale et juste après son élection, en octobre 2018. Il avait assimilé le fait que les médecins devaient reverser une partie de leur salaire au gouvernement cubain à de l « esclavage », tout en remettant en cause les compétences de ces professionnels de santé.

Outrée par ces critiques, La Havane avait décidé d’interrompre sa participation au programme en novembre 2018.

Plusieurs centaines de médecins ont toutefois décidé de rester au Brésil, certains d’entre eux parce qu’ils s’y étaient mariés et avaient fondé une famille.

Mais ils avaient perdu leur droit d’exercer la médecine et se trouvaient souvent contraints à trouver d’autres professions.

Ils ont fini par être réembauchés au moment où la pandémie de coronavirus a saturé les services de santé brésiliens, qui manquent cruellement de lits d’hôpital et de matériel, mais aussi de médecins.

Le Brésil est devenu lundi le troisième pays au monde en termes de contamination, avec 254.220 personnes infectées, et les spécialistes estiment que les chiffres officiels sont largement sous-estimés, 10 à 15 fois en dessous de la réalité.

Ce pays de 210 millions d’habitants compte déjà 16.792 décès, mais le président Bolsonaro n’a cessé de minimiser la pandémie et d’appeler au déconfinement et à la réouverture des commerces.